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Le ciel au-dessus de Paris
3 mai 2009

Animal Factory

Depuis quelques mois fleurissent sur les fenêtres et les portes du métro de jolis autocollants en forme de bulles colorées. Ces règles sont bien connues des habitués des transports en commun, mais comme certains ne les respectent pas, il était nécessaire de les afficher partout, pour bien leur imprimer la conduite la conduite à tenir, et ne pas déroger à la règle du troupeau.

"Pour faciliter votre sortie, préparez votre descente"

Quand on est déjà monté dans un métro bondé, on sait que personne ne peut bouger avant que les portes ne s'ouvrent, pour que ceux qui gênent descendent afin de laisser passer les voyageurs arrivés à destination, avant de remonter ensuite. Que ceux qui apprécient être bousculés me jettent la première pierre. La meilleure étant la variante "casse-toi la gueule à ma place", qui consiste à vous faire lâcher votre barre d'attache au moment du freinage afin que la personne pressée soit dans les starting blocks pour ouvrir la porte : moi aussi, quand j'avais 5 ans, je voulais tirer le loquet...

"Une seconde de perdue en station = du retard sur toute la ligne"

Certains conducteurs ne laissent même pas le temps aux voyageurs de descendre, et encore moins à ceux qui attendent sur le quai de monter... Bien sûr, on voit parfois de rares cas d'humains au volant : un conducteur a une fois retenu la fermeture des portes en voyant une ombre passer à côté de sa cabine (une Enzy lancée en pleine course qui venait de sauter les 4 dernières marches de l'escalier), et a même renouvelé l'exploit 3 stations plus loin pour un vieux monsieur avec un caddie qui faisait de grands signes. Aujourd'hui, j'ai vu sur un de ces encart la deuxième moitié du slogan barrée, et à sa place "une personne agée qui a pu descendre". Ca m'a touchée, car j'ai compris que je n'étais pas la seule que cela choquait...

"Lorsque le signal sonore retentit, je m'éloigne des portes"

Quand j'étais à la fac à Orsay (au sud sud de Paris, là-bas dans la forêt), je suivait un cours d'allemand qui se terminait vers 21h. A cette heure-là, il doit y avoir un train toutes les 30 minutes. Quand il fait -3°C, c'est long, d'attendre sur un quai en extérieur, dans le vent. Bref, j'avais couru, et retenu la porte pour ma prof (2 secondes de perdues en station, niak niak niak). Est-ce un crime ? Bon, j'avoue, le petit lapin nous le rappelle, s'il faut s'éloigner des portes, c'est aussi parce que ça peut faire mal (les portes du RER retenu en gare d'Orsay étaient vachement balèzes, j'ai failli y laisser quelques doigts), mais bon, même si ça fait parc à bestiaux, des fois on est bien contents d'être rentrés dans ce µ$¤ de RER bondé...
lapin

Tout ça pour dire que nos trajets quotidiens de franciliens modernes sont des combats perpétuels, mais surtout des crises existentielles :

  • j'aimerais être un être humain mais me transforme en bête sauvage pour forcer l'entrée dans le métro déjà plein (oui, mais j'ai une excuse, je suis pressée et ça en fait déjà trois que je laisse passer... )
  • je voudrais que ça aille plus vite mais retiens les portes pour qu'une personne agée puisse monter
  • les gens me bousculent pour sortir, je voudrais bien les laisser passer, mais je sais que si je me laisse emporter à l'extérieur, je ne pourrai jamais rentrer de nouveau dans la rame
  • j'ai envie de hurler à l'idée de prendre le RER A à Chatelêt, mais je dois aller travailler et attends bien sagement sur le quai, en me laissant bousculer

Sommes-nous des animaux ?

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