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Le ciel au-dessus de Paris
6 janvier 2010

Nouvelle plume

Lors d'un samedi de folles courses de Noël, j'ai passé un long moment toute seule, ce qui m'arrive relativement peu souvent, entre les gens à voir et un appartement bien peuplé. J'ai donc eu l'occasion de voir des gens. Et même d'en rencontrer.
J'étais attablée au Mc Dalle, dégustant mon 280 bien mérité (3 heures de courses, 80% des cadeaux bouclés, you win, almost perfect !), et là, je l'ai vue. C'était une petite mamie, toute lente, courbée, l'air craintif. J'ai eu l'envie d'écrire son histoire, là, tout de suite, maintenant. J'ai attrapé ma liste de courses dans mon sac et j'ai commencé à griffonner. Des années que cela ne m'était pas arrivé. J'en étais toute émue, mes yeux suivant la course du feutre, traçant, revenant sur les mots formés, raturant, pour finir par noircir une page de notes sur cette dame. Cette dame que je brûlais d'envie d'aborder. Cette femme que je craignais d'effrayer. Depuis, il y a eu d'autres vieilles dames, d'autres rencontres ratées. Ces personnes m'ont fascinée, j'aurais aimé écrire leur histoire. Et je le ferai, même si ce n'est pas la leur, ce sera ma version.
Mais il y a aussi eu Martine. Martine m'observait de derrière ses sacs, tout comme j'observais la vieille dame de derrière mes frites. Martine m'a souri, plusieurs fois. Martine griffonnait, comme moi. Puis Martine s'est levée et est venue s'assoir en face de moi.
Elle a beaucoup parlé : de sa vie, de sa situation, de son projet de roman, torturé, entre réalité et science fiction, une histoire de martyr. Nous avons parlé de ces rencontres fortuites comme celle que nous vivions, de l'individualité de notre société, de la rue, du froid, de solidarité, de révolution, de quand tout cela allait changer. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m'a fait penser à cette femme qui nous avait abordées avec l'Amie, nous prenant pour des amantes. Elle nous avait parlé, elle aussi, beaucoup, de sujets qui nous dépassaient, mais auxquels nous participions. Parfois, les gens ont juste besoin de parler, de trouver une oreille, d'être écoutés.
J'ai promis à Martine d'embrasser l'Ile des Impressionistes pour elle, et je n'y suis toujours pas allée. En voilà une résolution pour 2010.

 

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