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Le ciel au-dessus de Paris
23 avril 2009

Les visites à l'hôpital

Il y a les gens qui ont peur de l'hôpital, genre super phobie, ceux qui y sont mal à l'aise, ceux qui s'y ennuient.

Pour ma part, si je suis une éponge vivante en matière de sentiments et d'impressions, je crois que ces visites font ressortir le meilleur de moi-même. D'ailleurs, à une époque, j'ai failli être infirmière, mais j'ai paniqué la veille des résultats du concours, et j'ai décidé que ce n'était pas pour moi, que je n'avais pas les épaules pour. N'empêche.

Moi j'aime accompagner les gens qui vont voir quelqu'un à l'hôpital. Ça me fait un peu le même effet que dans Fight Club, quand Jack retrouve le sommeil en allant à des cercles de malades :

"Et alors il s'est passé quelque chose, je me suis laissé aller, dans un total oubli de moi-même, envahi par la nuit, le silence et la plénitude, j'avais trouvé la liberté, perdre tout espoir c'était cela la liberté."

Sauf qu'en fait c'est différent. Ça a beau ne pas aller, je me dis que le plus important, c'est l'impression qu'on donne aux gens. Quand on est sur un lit d'hôpital, rien ne fait plus plaisir que de voir des visages souriants, des êtres charmants qui plaisantent, qui sont légers, qui ne vous regardent pas de travers. Alors, j'essaye d'être cette personne. Et je le deviens, comme par magie.

Ma grand-mère allait visiter des malades en fin de vie autrefois. Parmi les nombreuses question que j'aimerais lui poser aujourd'hui, il y aurait celles ci : pourquoi ? et surtout comment ? Pourquoi allait-elle les voir ? Comment les réconfortait-elle ?

Hier, j'ai été voir le papa de Mister T, qui venait d'être transféré à Paris. Au passage, ça se concrétise : le frère et sa compagne, les amis, le papa... voilà qu'il parle de m'enlever au travail vendredi pour aller faire du char à voile et de partir tous les deux pour le 1er mai !

Festival de conneries (pour ma défense il était presque 23h, et je n'avais dans le ventre qu'une pinte et une pomme) :

Machine qui bip : biiiippp !
Papa de Mister T se réveille
Enzy : il est vachement tôt pour le réveil !

Mister T : j'ai éteint l'alarme.
Aide-soignant : c'est parfait, je peux vous laisser ma place !
Enzy : oh oui, j'ai envie de te voir avec le tablier en plastique blanc !

Aide soignante (sortant des soins) : ah mais vous êtes encore là !
Mister T : oui oui, on était juste descendus
Aide soignante : on a été si longs que ça !
Enzy : non, c'est nous qui avons été rapides !
Mister T : ...

Et puis ces visites ça m'émeut. Ça me meut aussi. C'est dans ces moments qu'on voit réellement qui sont les gens. Ces dans ces moments qu'on se bouge pour de vrai. Pour épauler ceux qu'on aime en faisant sourire ceux qu'ils aiment. Parce que des fois, tout seul on n'a pas le courage, qu'on a peur de pas savoir quoi dire. Quand je serai grande, je serai clown.

Ce n'est pas par pur altruisme que je fais ça. Aussi parce que ça me fait du bien. Je me sens vivante.

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