Les administrations & moi

...c'est toute une histoire d'amour. Si mes parents lisaient ça, ils seraient choqués. Papa, Maman, moi aussi je défends le service publique, avouez seulement que de temps en temps, on se retrouve avec des situations cocasses à la douze travaux d'Astérix...

Episode 1 : la sécurité sociale étudiante & le travail à temps partiel

Quand on a un emploi rémunéré alors qu'on est étudiant, et sous certaines contraintes, il n'est pas obligatoire de souscrire à la sécurité sociale étudiante. Simple, normal : vous cotisez déjà, vous n'allez pas payer deux fois. Allez expliquer ça aux étudiants de la LMDE et SMEBA/SMEREP et compagnie. Le souci, c'est que je ne pouvais pas juste courir très vite pour espérer les éviter, car je devais quand même prendre la mutuelle. Le pire, c'est qu'après les avoir convaincu, il fallait recommencer avec l'administration... "Quelle caisse de sécurité sociale étudiante avez-vous choisi ?"

Episode 2 : l'université et l'apprentissage

L'avantage de l'université où j'ai été ensuite, c'est que les étudiants qui travaillaient pour la sécurité sociale étudiante, rémunérés à la commission, n'ont rien trouvé de mieux que de se taper dessus : supprimés les stands de propagande, fini le temps où l'on se faisait alpaguer sans possibilité d'échappatoire.

J'ai néanmoins découvert un nouvel obstacle : l'apprentissage. Tout d'abord, avec leurs 35h de cours de cours par semaine, ils n'ont pas le temps de venir s'inscrire. Organisé, mon secrétariat nous invite donc à venir pour la journée d'accueil, où un crénau a été réservé à cet effet, grâce à un rendez-vous pris avec le service des inscriptions. Merveilleux ! Le "rendez-vous", c'est juste avoir le droit de faire la queue comme tout le monde, pour s'entendre dire au bout de deux à trois heures d'attente "Votre autorisation d'inscription n'est pas valide" ou encore "Il me faut votre contrat d'apprentissage" (pas encore signé, ou perdu dans les méandres du circuit de la Chambre de Commerce). Visiblement, les apprentis ne rentrent pas dans une case.

On a fini par repérer, au bout de plusieurs "rendez-vous", et de quelques autres heures d'attente, qui était scrupuleux et qui n'y connaissait rien ou encore s'en fichait. Parce que si la première catégorie est incorruptible, la seconde est facilement distraite par une ou deux bonnes ou mauvaise blague et "oublie" facilement les pièces manquantes au dossier. Vive l'éducation pour tous, option sciences du comportement administratif.

Episode 3 : la CAF

Je suis une grande déménageuse. Mes copains me détestent, parce qu'en plus d'aimer les livres et les BD, je n'ai pas beaucoup de sous, et les chambres de bonne sont rarement au rez-de-chaussée. Après un déménagement, il y a tout un tas de choses à faire. Et c'est long. Et ça prend du temps. Et la pile de papiers haute comme un bon gros Larousse, qui traine à côté de mon bureau, témoigne de mes compétences en la matière.

Récemment, j'ai changé de département, et donc de caisse d'allocations familiales. Il se trouve que je devais des sous à mon ancienne caisse, suite à un retard dans la mise à jour de mon dossier (encore une histoire de déménagement). Pas de souci, je leur envoie le chèque le lendemain de la réception du courrier. Moins d'une semaine plus tard, courrier de ma nouvelle caisse : "Suite au transfert de votre dossier, vous nous devez la somme de X€. Si vous avez déjà envoyé votre règlement, merci de ne pas tenir compte de ce courrier". Cela date de décembre. J'ai reçu un rappel en janvier, en février, en mars, en avril, en mai, en juin... Entre-temps, j'avais fait deux courriers, avec preuves à l'appui (photocopie du chèque, courriers antérieurs, etc.), mais aucune nouvelles. Mes coups de téléphone restent sans effet. "Appelez votre ancienne caisse". C'est pas votre travail, ça ? J'ai capitulé en recevant une mise en demeure d'huissier, et j'ai fait leur travail. Mon dossier est maintenant en attente de traitement... Ca ne s'arrêtera donc jamais ?

Leçon de CAF N°1 : ne jamais payer à l'heure, toujours attendre la première relance...

Episode 4 : la date de fin de mon contrat d'apprentissage

Enfin, la dernière en date. J'ai appris au bout de presque deux ans, que la date de fin de mon contrat avait été modifiée sans même qu'on ai daigné me tenir au courant. Je l'ai appris par hasard, car ma boîte n'a rien trouvé de mieux que de se faire racheter à quelques mois de la fin de ma formation. Nouveau contrat, nouvelle date de fin. Et dates contradictoires dans les papiers. Evidemment, c'est la date la plus tardive qui est retenue : pourquoi se faire payer un salaire de cadre quand on est diplômée alors que je peux rester avec mon salaire d'apprentie miséreuse ?

Je vous le demande, moi...