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Le ciel au-dessus de Paris
27 septembre 2009

L'ascenseur

Dans la Grande Entreprise, je prends l’ascenseur. Je me remettrais bien aux escaliers, comme avant, quand je me moquais de mon maître d’apprentissage qui voulait le prendre en le traitant de feignasse-gros-pollueur et autres marques de sympathie. Bon, je dis ça, mais en fait, j’y mettais les formes, je suis un peu plus subtile (envers les gens susceptibles que j’aime bien).

Mais là, c’est trop en demander. Il faut faire un méga détour après avoir attrapé son café pour aller choper les marches, pareil une fois arrivée au rez-de-chaussée. Si on compte que je vais chercher ma collègue vraie fille à l’autre bout du couloir pour la tirer par les cheveux lui demander de m’accompagner de force, ça fait triple passage dans le couloir. Ce n’est pas que la marche me dérange, mais je me dis que ceux qui me voient passer 15 fois par jour devant leur bureau entre les cherchages de collègue, les toilettes, les réunions, les photocopies ne doivent pas avoir une haute opinion de ma durée effective journalière de travail.

En plus l’ascenseur c’est pratique : il y a un miroir. Alors vite fait, avant que l’on ne me traite de narcissique. Ça a un côté rassurant, pour une jeune fille souriante comme moi de m’assurer que je n’ai pas un morceau de salade dans les dents. Pour quelqu’un de très habile comme moi de voir que non, je ne me suis pas stabiloté le visage en relisant un document. Pour quelqu’un aux heures de sommeil qui tiennent sur quelques doigts de vérifier que oui, mes lunettes cachent à peu près mes cernes.

Le problème avec l’ascenseur, c’est quand on y est accompagné, mais par quelqu’un que l’on ne connaît pas. Ma timidité (fort bien cachée habituellement) reprend le dessus, et je dois REFLECHIR calmement à ma manière d’agir pour ne pas mourir étouffée par le stress.

  • Merci (pour le bouton de maintient des portes ouvertes pendant que je me battais avec le portique à machin-carte)
  • Push 2ème étage
  • Esquisser un sourire : bonne journée, après-midi, fin de journée, soirée, week-end (barrez la mention inutile)

J’en suis à calculer le timing exact de la tirade d’esquive. Sortie trop tôt, elle est suivie d’un silence lourd pendant lequel les portes semblent s’ouvrir au ralenti et où j’ai envie de disparaître. Trop tard, elle fait jetée négligemment par-dessus l’épaule, ne laisse pas le temps de répondre.

Je sais, ma vie professionnelle est palpitante.

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